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mardi 12 avril 2011

Biodiversité dans les Pyrénées


Le Chabot   Association de Protection
           de la Rivière Ariège


Compte rendu sur l’avant-projet de stratégie de valorisation de la biodiversité pyrénéenne :

Invité par le CIAPP (Conseil International pour la Protection des Pyrénées), le Chabot a participé à une séance de travail le 5 février 2011 à la MRE de Toulouse afin de préparer l’avis des APNE des Pyrénées sur l’avant-projet de stratégie pyrénéenne de la valorisation de la biodiversité (SPVB).

La secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno a en effet proposé aux membres du comité de massif des Pyrénées d'élaborer une stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité. ''Les Pyrénées sont exceptionnellement riches en biodiversité. C'est exceptionnel en Europe. C'est exceptionnel dans le monde; certaines espèces ne se trouvent qu'ici'', a-t-elle déclaré à Toulouse devant les membres du comité de massif des Pyrénées. Cette stratégie vise à faire de la biodiversité une richesse pour le massif et une partie essentielle d'un projet de développement du territoire. Pour cela plusieurs axes de travail sont proposés par le ministère de l'écologie : soutien des activités agricoles confrontées à la présence d'espèces protégées, valorisation touristique des activités liées à la biodiversité ou encore mise en place d'un schéma de cohérence écologique. Cette stratégie doit également comporter des volets sur les espèces protégées ou emblématiques du massif (Voir actu-environnement du 28 juillet 2010).

Notre participation avait été préparée par plusieurs membres du Chabot le 28 janvier dernier chez Martine et Henri dans une ambiance chaleureuse quoique studieuse.
                A cette occasion, nous avions relevé plusieurs points.

Tout d’abord il nous a semblé qu’avant de parler de la valorisation de la biodiversité, il était indispensable de parler de sa préservation. En effet, le constat du bon état de la biodiversité dans les Pyrénées tel que présenté dans le document nous semble erroné compte tenu de son érosion importante autant sur les espèces que sur les espaces.
                Si 70 % des espèces endémiques du territoire sont dans les Pyrénées, cette biodiversité en perte de vitesse doit être préservée et pour parvenir à cette préservation, il nous semble indispensable de mettre en place un partenariat entre tous les acteurs du massif, usagers professionnels ou particuliers et décideurs.
                Le bilan des outils juridiques de protection de la biodiversité présenté dans le document a également fait ressortir le fait qu’il existe énormément d’outils non contraignants de type inventaire mais une sous représentation des outils de protection actifs qu’il conviendrait donc de renforcer.

Une partie importante du document est consacré aux activités humaines « impactantes » et cependant toutes sont loin d’être répertoriées : VTT, canoë, kayak, ski, escalade…
                Aucune mention non plus ni de l’hôtellerie de montagne ni des pistes de ski (alpin, nordique) alors que leurs impacts sont réellement importants.
                En effet il faut rester conscient que si la présence humaine permet certes de préserver une part de la biodiversité, une augmentation trop importante et non réfléchie de l’activité touristique pourrait avoir un effet inverse.
                D’autre part, en matière d’aménagement du territoire, l’échelon local nous semble non pertinent pour élaborer des projets dans les Pyrénées (procédures des UTN Départementales). Les aménagements devraient être envisagés d’un point de vue global, à l’échelle du massif, ce qui donnerait un rôle essentiel au Comité de Massif dans l’adoption d’instrument de planification (PPM/DTA).

                En ce qui concerne les activités de loisirs, nous sommes collectivement d’accord sur les besoins d’une signalétique claire, de temps de rencontres et de concertations, de chartes, de partenariat, de formation, ainsi que sur la nécessité d’éviter les empilements successifs de plans et de schémas.

Pour les activités développées dans le document, plusieurs remarques en vrac :
                Pour la pêche :
- autorisation de prélèvement en fonction des stocks
- le passage des réserves en « no kill » pose le problème de la « surveillance nécessaire », manque de moyens flagrants,

Pour le pastoralisme :
Beaucoup de points très positifs concernant la gestion des milieux et l’entretien de l’espace mais rien sur les milieux aquatiques, là aussi nécessité de former les bergers, 3 exemples :
- zone de piémont : préserver le chevelu des effets du surpâturage et piétinement
- impacts de l’élevage sur zone ultrasensible de haute montagne (vaccinations)
- impact sur les petites masses d’eau : éviter les zones de rassemblement.

Pour la gestion des forêts :
Son influence sur les milieux humides nous inspire 3 remarques
- pas d’exploitation forestière sans ouverture de pistes, dont les emplacements pour des raisons pratiques et économiques se situent souvent dans les milieux humides avec des effets ravageurs
- les syndicats de rivière, hors zone NATURA 2000, ne sont pas toujours sensibilisés aux impacts sur les milieux humides.
- des réintroductions sont possibles mais avec des pincettes, expl du castor européen (pas le canadien !)

Enfin en ce qui concerne l’hydroélectricité, l’avant-projet en pointe clairement les limite mais sans aller au bout du raisonnement.
                La procédure actuelle de classement des cours d’eau donne lieu à une foire d’empoigne: en effet les Pyrénées concentrent la quasi-totalité des masses d’eau en très bon état écologique mais également la majorité des projets hydroélectricité !
                En Ariège, 26 masses d’eau risquent d’être déclassées. Le Chabot s’appuie sur les recommandations du SDAGE pour le contester. C’est une phase importante qui en train de se jouer et le Chabot souhaite que les APNE se saisissent activement de cette question.
                (1,2 terawatts cherché dans les Pyrénées, or 3 terawatts ne couvrent que l’augmentation annuelle de la consommation !)

Plusieurs de nos remarques ont été intégrées à la synthèse et correspondaient d’ailleurs souvent à la position des autres associations participant à cette réunion. L’Ariège y était d’ailleurs bien représentée puisque Jean-Pierre Delorme et Thierry de Noblens du CEA étaient également présents pour participer à la rédaction de ce document.
                                                                                                                  
                                                     Pour APRA « LeChabot »                                                                                                 Samantha Wolters

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