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mercredi 5 octobre 2011

Gravières en Ariège



Publié le 03/10/2011 07:54 | Jean Martinet
Quel plan pour les gravières qui mettent en danger la nappe phréatique ?
environnement
 Ici, à Varilhes, on voit bien que la nappe phréatique n'est pas très loin de la surface du sol./Photo DDM archives 

La mobilisation des associations écologiques continue contre les projets d'exploitation massive des gisements de graviers de la basse Ariège. La nappe phréatique est menacée.
Les extractions de graviers pour les besoins du bâtiment posent de véritables problèmes pour l'avenir de la ressource en eau. La plus grosse nappe phréatique du département selon l'association nommée « le Chabot », va du secteur appaméen à Lavelanet. Située entre deux mètres et quatre mètres de profondeur, elle est vulnérable. Encore plus depuis que de nouveaux projets d'extraction de graviers se profilent à l'horizon. En juin 2009 (lire encadré), le préfet Valette autorisait une extraction que le Chabot qualifiait de « course effrénée aux gisements de graves ». Actuellement est en cours l'élaboration du schéma départemental des carrières qui sera validé en 2013 et le Chabot espère que l'on remettra les pendules à l'heure d'ici là. « Nous sommes invités dans les groupes de travail, mais nous ne faisons pas partie du comité de pilotage, précise Henri Delrieu, responsable du Chabot. Nous participons au groupe qui travaille sur les aspects économiques des extractions (quantité de matériaux) et à l'autre qui travaille sur l'aspect environnemental. La nappe phréatique est en danger puisque l'on mettrait à jour des ressources en eau qui seront exposées aux pollutions et à l'évaporation (elle est une fois une demie supérieure à la quantité d'eau nécessaire pour irriguer une même surface de maïs). Les entreprises Mallet et Denjean auraient la possibilité d'extraire chacune jusqu'à 700 000 tonnes de graviers. Il faudra ensuite combler les excavations avec des déchets inertes, des gravats du bâtiment. On imagine la noria de camions ! D'abord pour transporter les granulats, ensuite, dans l'autre sens pour remplir les trous.
 Sur ces espaces à combler, il faudra utiliser des montagnes de déchets. On sait que les services de l'État voient leurs effectifs diminuer, qui contrôlera de façon efficace la nature des déchets ? » De l'amiante lié fera partie des déchets. C'est quoi ce produit ? « L'amiante est considéré comme liée, une fois qu'elle a été enfouie. » explique Henri Delrieu. Drôle de plan tout de même pour un département qui vit en bonne partie sur son image de nature préservée ! C'est la résultante d'une équation simple : « Le département de la Haute-Garonne a beaucoup exploité les granulats de la vallée de la Garonne, au point qu'il a fallu donner un coup de frein et limiter les extractions. Trop de dégâts sur l'environnement. Du coup nos voisins se tournent vers les départements limitrophes pour s'approvisionner. L'Ariège deviendrait le principal fournisseur. C'est cela que nous dénonçons depuis juin 2009. Il faut un plan beaucoup plus raisonnable, revenir à la raison. Nous attendons les décisions du tribunal administratif car nous avons intenté des recours devant cette instance. » L'Ariège pourrait aussi alimenter la région bordelaise. Ce ne sont pas les graves qui manquent dans la région, mais il y a trop de ceps de vignes prestigieuses qui poussent dessus. Boire ou extraire, il faut choisir ! C'est l'Ariège qui risque de trinquer.

L'arrêté de juin 2009
En juin 2009 le préfet Vallette avait fait « une simple modification » du schéma départemental d'extraction de graviers. Sans bruit… « et sans concertation préalable » notent le Chabot et le Comité écologique ariégeois qui ont déposé un recours au tribunal administratif. Car ce petit texte modificatif ouvre la porte à une extraction à plus grande échelle par des entreprises qui ont compris « qu'il faut se dépêcher de prendre sa part du gâteau ». Une pétition circule sur Face Book.

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