Le Chabot
Association de Protection
des Rivières Ariègeoises
Révision du Schéma Départemental des Carrières 09
Déclaration de l’Association de Protection des Rivières Ariègeoises
« Le Chabot »
« Le Chabot »
Au motif d’une mise
en cohérence avec le schéma départemental 31, par une simple « petite
modification » introduite par le Préfet au précédent schéma des carrières de
l’Ariège, la course aux gisements de graves de la plaine de Basse Ariège a été
ouverte.
Le message que la
ressource est limitée et n’est pas renouvelable, n’a pas été entendu.
Au contraire, la
conclusion a été rapidement tirée qu’il faut se dépêcher de prendre sa part du
gâteau pendant qu’il est encore temps.
Ainsi, le schéma
départemental actuel autorise sans limite la multiplication de carrières
alluviales, sur de très grandes surfaces, sur de très grandes profondeurs et
sur la même nappe pluviale. Il est en train d’accompagner un véritable pillage de la ressource
en graves alluvionnaires dans toute la Basse Ariège, transformant
irréversiblement et fragilisant ce secteur à fort potentiel agricole.
Les risques
environnementaux n’ont pas été évalués :
- la gestion de la ressource en granulats
alluvionnaires ne se fait pas sur un mode durable: il n’y plus aucun objectif chiffré d’extraction
de matériaux alluvionnaires. Les surfaces et les volumes de matériaux offerts à
l’extraction ont explosé,
- l’artificialisation des sols, qu’il s’agit de contenir,
est au contraire favorisée,
- rien sur
l’évaporation globale sur la nappe de la BVA
- rien sur
l’exposition des eaux souterraines aux pollutions aériennes et pluviales,
pesticides entre autres,
- le Natura 2000 Rivière Ariège lit mineur, n’a pas
bénéficié d’une évaluation spécifique des risques liés à l’exploitation des
graves, notamment par la carrière Denjean. Il en est de même pour les risques
d’aggravation des étiages en fonction des différents phasages des
exploitations.
- les études hydrogéologiques globales sur ce secteur n’ont
pas été complétées de ce point de vue, ni en prenant en compte les situations
climatiques extrêmes.
- les « sources d’eau dures », habitat d’intérêt
communautaire et le cortège d’espèces qui leur sont inféodées sont directement
exposées à l’assèchement,
- le remblaiement des
gravières en eau est prévu pour Siadoux à Varilhes (2009) avec de l’amiante dit
lié, chez Denjean à Saverdun pour 67.000 m3/an en matériaux dits inertes et
chez Malet à Montaut pour 300.000 t/an,
De
telles quantités annuelles de matériaux ne peuvent provenir que d’autres
départements, voire d’autres régions, avec la quasi impossibilité d’assurer un
contrôle réel et indépendant.
- enfin, la
« réhabilitation » des gravières actuellement autorisées, suscite
craintes et interrogations : 17 lacs la plupart de 45 à 110 hectares !
Alors que deux lacs sont déjà disponibles à Saverdun et sont en vente sans
trouver preneur pour l’un, l’autre étant seulement capable d’assurer ½ emploi
en base de loisir deux mois par an.
La révision du
schéma départemental des carrières de l’Ariège doit être l’occasion d’une
remise à plat globale de la politique d’extraction des granulats qu’a
imprudemment ouverte la dernière modification de juin 2009.
C’est pour notre association la condition
indispensable pour l’élaboration d’un nouveau schéma qui se doit d’être :
-
basé sur une évaluation
neutre et objective des besoins en Ariège,
-
économe d’une
ressource noble et non renouvelable,
-
équilibré et
économe dans sa gestion de l’espace,
-
diversifié et
novateur dans ses sources d’approvisionnement,
-
durable
et raisonné.
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